Sauf qu'en cherchant un peu plus, dans ce qu'on pourrait appeler un travail de recherche harassant, j'ai décidé d'aller plus loin. Une fois que je ne pouvais plus toucher le clavier que du bout des doigts, j'ai eu l'idée saugrenue de comparer les nominations des NME à celles des Victoires de la Musique françaises et des Brit Awards.

Pour remettre les choses en place, les NME Awards sont à rapprocher du magazine anglais New Musical Express, qui est sans doute le plus connu des magazines anglais traitant de la musique pop-rock, et qui, comme tout magazine du genre, se fait régulièrement descendre pour ses avis tranchés (nous on a Télérama et les Inrocks pour ça). Les Brit Awards sont comme les Victoires de la Musique, mais comme c'est en Angleterre, y a forcément plus d'anglais. Ils se sont déroulés le 20 février, et comme je suis sympa, j'ai mis les vainqueurs en rouge.


Le principe n'est pas génialement révolutionnaire, il s'agit là de proposer un comparatif des artistes nommés dans chaque catégorie lorsqu'elles ont des équivalents. Il est bien évident que les catégories pourries des NME Awards comme "homme le mieux habillés" ne sont pas d'un grand intêret, mais peut-être un peu plus que la récompense du meilleur site Internet qui demande de choisir entre YouTube, MySpace ou Facebook. Si.







Où on voit qu'il est difficile de créer une catégorie uniquement sur le sexe (masculin ou féminin, entendons-nous). Du coup, quelque soit le trophée, on trouve des nommés très hétéroclites. Difficile de comparer Abd Al Malik et Michel Polnareff, Alicia Keys à Bjork, Patrick Wolf à Kate Nash.

Mais puisqu'il faut des vainqueurs, jouons le jeu. Les nommées françaises se ressemblent depuis des années, mais cette fois toutes ont des raisons de mériter le trophée. Chez les hommes, il semble qu'aucun ne se détache vraiment sur l'année... mais le donner à Polnareff serait quand même très étonnant. A savoir si on choisira Abd Al Malik pour tenter un énième renouveau, Daho pour avoir gardé sa ligne musicale, ou Noah parce que Noah, ça marche toujours.

Côté Anglais, malgré sa jeune carrière, Kate Nash a la côte. Les nommés du NME sont tous au centre de louanges de toutes sortes, de Winehouse pour la soul à Wolf pour la pop électro. Jack Penate et Jamie T également nommé aux Brit awards bénéficient également d'une bonne côte de popularité, mais Amy Winehouse fait figure de favorite depuis les Grammy Awards. Côté Brit Awards, c'est Mark Ronson et ses reprises qui rafle la mise, alors qu'il n'utilise que les voix des autres... dont Amy Winehouse, tiens donc. Les catégories internationales récompensent une habituée (Kylie Minogue) et le côté bisounours du gangsta rap (Kanye West).





Côté français, on ne récompense pas les groupes à part entière, puisqu'ils sont intégrés dans les artistes (c'est le cas pour les Rita Mitsouko). Du coup, seuls les anglais proposent ces catégories, où les favoris sont les Arctic Monkeys et les Foo Fighters. Et ce sera pas pour me déplaire.

Pour les Brit Awards, on retrouve trois groupes ayant sorti leur deuxième album avec plus ou moins de talent, un groupe de filles pour la popularité et les Take That, qui cartonnent, eh oui. Seulement, difficile de rivaliser avec les Arctic Monkeys qui bénéficient d'une popularité encore plus grande.







Une fois encore, les albums des Arctic Monkeys et des Foo Fighters sont les favoris, et ont remportés les Brit Awards. Favorite Worst Nightmare est donc également le favori des NME, qui présentent cinq albums anglais totalement différents. Si l'album des Klaxons semble diviser, le Radiohead peut-être trop spécial, les Babyshambles et The Enemy sont les chouchous du NME. Une petite pièce sur The Enemy, soyons fous.

En France, n'ayons pas peur de dire que c'est n'importe quoi. Si la séparation en genres musicaux est sans doute une très bonne idée, il faut encore pouvoir les remplir correctement. Les musiques urbaines ou encore "les albums avec des chiffres dedans" ont leurs habitués, les musiques du monde aussi, et proposent des albums tout à fait en rapport avec les intitulés, même si Fatal Bazooka, hum enfin bref.

En revanche, comment définir que Vanessa Paradis, dont l'album est composé par -M- en grande partie, fait un album de chansons de variétés et que Keren Ann sort un album pop/rock... c'est le grand mystère. Admettons.

Zazie devrait remporter au moins un prix avec toutes ses nominations, mais je ne connais pas assez ces albums pour m'avancer plus. Pour la pop/rock, le lobby des dictionnaires des synonymes tente de faire élire Manu Chao.







Forcément, difficile de commenter les nommés français. Euh... une simple analyse sous forme de question : Pourquoi ?

De l'autre côté de la Manche, ce sont les revenants de Take That qui raflent la mise (en plus du meilleur groupe live), devant de la pop'n'b (Leona Lewis), de la pop castra (Mika), du pop-rock (The Hoosiers) et de la pop-soul (Mark Ronson). Une manière de récompenser Take That de leur bonne année, même si c'est évidemment pas mon choix.

NME a réussi a caser son Oasis annuel réglementaire, alors que le Fluorescent Adolescent des Arctic sera difficile à battre. Remettre le prix à Flux serait honteux, The Cribs et The Wombats montrent le bout de leur nez, mais pas sur que ce soit suffisant pour passer devant Oasis, les votes étant ouverts aux fans...







Pour montrer ma bonne foi, j'avoue que pour la catégorie du meilleur clip, la sélection français a beaucoup plus de gueule. Les vidéos des NME vont la session studio (Arctic Monkeys), la SF kistch (Bloc Party) et le concert US-College (MCR), les clips des Klaxons et de Justice sauvant la mise.

Justice qu'on retrouve aussi côté français, aux côtés d'autres clips plutôt réussis de Christophe Willem, Zazie, et même Fatal Bazooka qui, même si on n'aime pas, s'applique pour ses vidéos. Feist, pour la production française, fait partie de la sélection des Victoires pour sa chorégraphie à base de collants multicolore. J'espère que Justice sera récompensé, pour un clip qui lasse les blasés mais qui reste bien foutu.







Les NME awards se perdent dans de multiples catégories, allant jusqu'aux vêtements, mais on y trouve des récompenses cocasses, comme celles du pire groupe ou du pire album. Cela restera très relatif, puisque NME crache ici son dégoût de la scène Emo et des Hoosiers (que j'ai d'ailleurs du mal à saisir). En même temps, MCR est nommé comme pire groupe mais également comme meilleur groupe international. Une situation qui ne choque pas plus que ça, et qui permet même de convaincre de voter tout le monde. C'est fort...

Le pire album, pour le NME, revient presque à faire la liste des albums de variétés ayant bien marché durant l'année. En tapant dans le Britney Spears et le James Blunt, on était sur de pas être très loin, finalement.

La bonne idée vient de la récompense du meilleur artwork, même si la présence des Arctic et des Killers me paraît bizarre. Mais bon, je suis pas spécialiste d'art, non plus. M'enfin, je préfère celui des Kings Of Leon...