Alors que la branche Européenne de leur tournée "The Back In Style Tour 2008" prévoit de nombreux passages par le Royaume-Uni, l'Allemagne ou même la Belgique, le désormais duo We Are Scientists était en unique représentation Française ce dimanche 28 avril 2008, au Nouveau Casino, à Paris.
Une salle, ou plutôt un bar aménagé en salle de concert, de 400 places environ, en fait, une grosse fosse avec une mini-mezzanine pour la console de l'ingé son et quelques spectateurs. Une salle plutôt remplie, mais pas pleine à craquer non plus, de quoi légitimement penser que la notoriété du groupe en France ne permet pas plus de concerts.
Cependant, c'était l'occasion pour moi de voir un groupe que j'apprécie depuis son premier single
Nobody Move, Nobody Get Hurt, et surtout après un premier passage manqué en 2006 (pour cause de "
j'étais pas sur Paris"). Cette fois, le groupe vient promouvoir leur dernier album,
"Brain Thrust Mastery" sorti le mois dernier mais difficilement trouvable en France...
Un peu avant 21h,
Chris Caïn et Keith Murray apparaissent sur scène, quasiment habillés pareil (chemise - pantalon, rien de folichon, même pas de pull rose), accompagnés d'un batteur et d'un multi-instrumentiste qui s'essaie même aux choeurs et à la coupe de cheveux de Thierry Amiel. Alors que le noir disparaît lentement et que je m'interroge sur l'obligation de danser (qui ne sera finalement pas le cas, excepté pour les premiers "rangs", et c'est mieux pour tout le monde), les "
We all recognise that i'm the problem here" de
Ghouls résonnent. Mais... ils sont près ! Je crois que je n'avais jamais vu un artiste d'aussi près depuis Julie Piétri à un concert d'été sur un parking de vacances il y a 18 ans.
L'intro marche aussi bien sur album que sur scène, et histoire de mettre la sauce directement, le groupe enchaîne sur les titres du premier album qui est forcément plus connu par le public que le nouveau, avec notamment
Nobody Move, Nobody Get Hurt. La mèche grise improbable de longueur de Keith bouge au rythme de ses tourbillons et de ses
headbangs de qualité, tandis que Chris ferme les yeux pour assurer les choeurs, c'est beau.
Les deux albums sont vite mélangés, et les interventions entre les chansons se font plus fréquentes, les deux nous font rire et se font rire aussi, Chris demande combien de personnes n'étaient jamais allé dans un bar avant et s'étonne de ne pas voir les 90% habituels, les deux partent dans des dialogues quasi-incompréhensibles, alors que les chansons sont jouées avec toujours autant d'énergie (le dernier single
After Hours,
Tonight,
Lethal Enforcer,
Let's See It et ses "
oh-oh-oh" pour le dernier album ;
Lousy Reputation,
Can't Lose,
Inaction,
Callbacks sur lequel Keith se la joue crooner rock ou encore le - personnellement - génial
Cash Cow pour
"With Love And Squalor"). En fait, le style punchy des chansons de WAS fait qu'il ne reste pas de temps morts, et le seul ridicule m'empêche de bouger plus que la tête et les lèvres, alors que la proximité donne l'impression qu'à la fois Keith et Chris nous regarde (alors que bien sur non, j'en suis pas à penser ça).
Parmi ce flot de guitares, Chris prend son verre pour "parler le Moscovite" en le frappant contre son micro, tout en annoncant que c'est dans la ville Russe que le groupe a tourné le prochain clip pour le single
Chick Lit. Enfin, le moment fort parmi tous, sur
Textbook, seule chanson où Keith n'utilise pas sa guitare, il défait le micro de son pied et vient chanter parmi nous, dans la fosse, se baladant entre tous, se faisant attraper par une demoiselle qui dansera avec lui avant de faire pipi-culotte (mais c'était plutôt
meugnon). Une autre viendra un peu plus tard sur la scène pour embrasser ce même Keith sans enchaîner de débordements, autre signe que le public était vraiment bon, entre jeunes pogotant mais sans gêner les autres et mouvements de têtes appuyés.
Le seul regret est de voir se terminer ce concert après moins d'une heure trente de show, pour la simple et bonne raison que
We Are Scientists n'a à son actif que deux albums, même s'ils ne sont pas joués entièrement (une petite pensée pour What's The Word ? qui m'aurait bien fait plaisir). Le set se clôt avec deux titres qualifiés par Chris de "
smooth", dont
That's What Counts, puis finalement deux singles issus du premier album,
It's A Hit et l'irrespirable
Great Escape à chanter en apnée (d'ailleurs, quel bonheur de ne plus sentir de fumée, à ce tarif là même un peu de sueur me dérange pas). Un groupe que j'ai enfin pu voir, une ambiance plus que bonne, j'attends avec impatience (mais aussi inquiétude) un retour en France avec un peu plus de chansons à présenter.
SetList
Ghouls
Nobody Move, Nobody Get Hurt
Inaction
Impatience
Let's See It
Cash Cow
Can't Lose
Callbacks
Chick Lit
After Hours
Textbook
Dinosaurs
Tonight
Lousy Reputation
It's A Hit
Lethal Enforcer
Worth The Wait
Great Escape
(j'ai quand même un doute sur l'exactitude de la fin)
Pour le plaisir,
Nobody Move, Nobody Get Hurt :