Je me suis déchiré les oreilles sur du TTDA




¤ ¤ ¤ ¤

¤ ¤ ¤ ¤
Allez, tous ensemble !
Les artistes c'est des gens bien
La pauvreté, c'est mal. La guerre, ça tue. Et la maladie ? Et bah ça fait pas du bien. Partant de ces principes plus qu'incontestables, les artistes ne sont jamais les derniers pour venir en aide et à se mobiliser pour récolter un peu de fonds. Si le fond n'est évidemment pas à remettre en cause, parce que de toutes façons ça reste un moyen plus que probant pour amasser de l'argent, c'est plutôt sur la forme que je vais m'attarder.

Le premier titre à vocation humanitaire apparaît en 1984 aux Etats-Unis, contre la famine en Éthiopie. Sous le nom de Band Aid, une soixantaine d'artistes anglophones chantent "Do They Know It's Christmas ?" composé par Bob Geldof et Midge Ure, initiateurs du Live Aid. Sur ce titre, c'est en fait les groupes phares de l'époque qui se relaient, de Bananarama à Ultravox, en passant par ce que la NewWave a fait de plus puissant, entre Duran Duran, Spandau Ballet ou Heaven 17. On saupoudre de grosses stars, telles Paul McCartney, Boy George, Phil Collins, Paul Young, George Michael, David Bowie et Bono, et voilà le premier single caritatif en tête des ventes, aussi bien en Angleterre qu'aux Etats-Unis.



Depuis, cette chanson est presque devenu un classique de la chanson humanitaire, reprise à deux fois par les artistes du moment. Une première fois en 1989, toujours sous le nom de Band Aid, et avec la participation de la fraîche Kylie Minogue et son acolyte de l'époque Jason Donovan, les toujours là mais bientôt plus Bananarama, un poil de dance avec Technotronic et de pop avec Wet Wet Wet. Une affiche bien moins impressionnante, mais qui reprend au moins le haut du gratin ou la couche de crème en dessous de la chanson de l'époque.

Toujours avec la même chanson, le Band Aid 20 revient en force en 2004, soit 20 ans après - ouah, comme le nom du collectif en fait - avec une première phrase entonnée par Chris Martin de Coldplay, et réunissant une pléiade d'artistes dont on aura oublié la moitié dans 20 ans : Sugababes, Shaznay Lewis des All Saints, Natasha Bedingfield, The Thrills, Dido, Katie Melua, Róisín Murphy, Robbie Williams, un peu de Rap'n'b avec Estelle et Dizzee Rascal, sans oublier Rachel Stevens, ex-S Club 7. Quand même. Outre Martin, on trouve également le chanteur de Travis, le chanteur de U2 (un certain Jean Bono), tandis que les musiciens sont piochés parmi Supergrass, The Darkness, les Bites seules (Paul McCartney) ou Radiohead (Thom Yorke au piano).



Le Band Aid, si on s'attache uniquement à la forme, est donc une belle photographie de la chanson anglophone, principalement anglaise d'ailleurs, offrant quelques duos improbables mais qui peuvent s'avérer concluants. Si le Band Aid à travers les époques a donc cette forte connotation anglaise, les Etats-Unis ne sont pas en reste avec ce qui reste sans doute le plus gros tube de la série, le fameux We Are The World de Michael Jackson et Lionel Ritchie. Toujours en faveur de l'aide aux Ethiopiens, USA For Africa réunit la tribu Jackson, le toujours partant Bob Geldof, et quelques artistes pas trop trop connus comme Diana Ross, Stevie Wonder, Ray Charles, Billy Joel, Al Jarreau, Bob Dylan, Bruce Springsteen ou encore Tina Turner. Y a même Hall & Oates, c'est dire si c'est le plat à gratin qui est présent. On apprend cependant que certains artistes ont refusé de participer, parmi lesquels Madonna et Prince. Les rumeurs disent que ce dernier mettait au point sa nouvelle recette pour le petit déjeuner.

Il en reste un air archi-connu, avec des artistes qui ont pour beaucoup une voix reconnaissable entre mille (ce qui est déjà plus qu'il n'en faut), une chanson hypra longue, et surtout un clip qui fera référence, même s'il reprend exactement l'idée du Band Aid, à savoir les simples images des chanteurs en studio. Pas compliqué à faire, pas d'argent dépensé (vous voyez, on prend pas de marge), mais un Michael Jackson improbable avec ses fringues qu'on croirait plaquées or.



Au fil des ans, les collaborations multi-artistes se sont faites de plus en plus rares, ce qui d'ailleurs rend plus exceptionnel la mise en place de telles opérations. Cependant, de nombreux artistes ont réalisé des chansons en faveur d'organisations humanitaires, dont un bon paquet de boys (ou girls) bands (Spice Girls, Boyzone, Liberty X...), et même en se mélangeant parfois, comme le duo entre les Sugababes et les Girls Aloud pour l'opération baptisée en France "nez rouge" (et pour laquelle Michèle Bernier orne les halls d'immeubles) pour une reprise de Aerosmith et Run DMC, "Walk This Way". Difficilement comparable cependant au duo "Don't Let the Sun Go Down on Me" de Elton John et George Michael contre le SIDA.





Et en France ? En réponse aux titres récoltant des fonds pour l'Ethiopie, Renaud et Valérie Lagrange lancent en 1985 Chanteurs Sans Frontières sur le modèle du Band Aid. Les plus grands noms de la chanson française y participent, d'un Goldman s'étripant à un Cabrel encore moustachu, de Berger à Aubert, et les comédiens aussi, avec Coluche, Depardioux et Richard Berry sans son yaourt. Avec SOS Ethiopie, une chanson écrite par Renaud et Franck Langolff, Chanteurs Sans Frontières récolte près de 10 millions de francs.



Toujours sur le modèle du clip "tous ensemble dans un studio", Charles Aznavour ouvre son carnet d'adresses, et autant dire que ça fait du monde, pour l'accompagner sur "Pour Toi Arménie", en 1989, une chanson qu'il a composée en aide aux sinistrés du tremblement de terre en Arménie, alors encore région de l'URSS. Il serait presque plus simple de mentionner ceux qui ne sont pas là, tant la liste est longue, tant Hervé Vilard et Herbert Lénoard côtoient Phil Barney et Elsa. Une sacrée chanson où sont même invités Jean-Pierre Foucault, Michel Drucker et Patrick Sabatier. On murmure que la première version de la chanson durait 14 heures et demie.



Depuis, les rencontres d'artistes en faveur de causes humanitaires sont majoritairement concentrées autour de deux grandes causes, les Restos du Coeur d'une part, le SIDAction d'autre part. Les Restos du Coeur avec le rendez-vous annuel des Enfoirés, qui reste une valeur sûre des succès français, et qui en deviendrait presque banal, à en oublier le pourquoi... Cela dit, les Enfoirés restent à part tant un évènement réunissant la plupart des artistes de la scène variétoche française paraît improbable. La page Wikipédia des Enfoirés est d'ailleurs assez surprenante, on y voit le classement des participations, comme s'il s'agissait de rentrer dans le Gotha de la chanson Française, une dérive tentante mais que, j'espère, personne n'a encore atteint (je suis peut-être naïf aussi). On en oublierait presque le tube Goldmanien qui a lancé la machine imaginée par Coluche, simplement appelée "La Chanson des Restos", et qui est plus parlée que chantée, mis à part le célèbre refrain. Il est fort ce Jean-Jacques quand même.



Pour le SIDAction, là encore les artistes se réunissent en collaborations exceptionnelles le temps d'un album, duquel on sort habituellement un titre phare ; Le Jardin du Bonheur pour Sol en Si interprétée par six artistes majeurs (Cabrel, Jonasz, Lara, Le Forestier, Maurane et Souchon) tandis que l'album propose des titres de Elton John, Joe Cocker et des duos inédits comme ceux de Zazie et Chamfort, Véronique Sanson et son fils Christopher Stills ou encore Voulzy, Souchon et leurs fils.

Depuis, si des albums sont toujours (malheureusement) produits, ce sont leurs titres emblèmes qui font parler d'eux : le "Live For Love United" d'Obsipo chanté par les plus glands grands footballeurs (dont Ulrich Ramé et Johan Micoud, non, rien) et sans doute quelques choeurs (non parce que bon, je veux bien y croire, mais quand même), mais surtout le "Sa Raison D'Être" et son clip réunissant en téléphone arabe les artistes français.



On n'oubliera pas non plus le trio Artos Palui - Calomero - Obistro avec "Y a pas un homme" et son clip réunissant une pléiade d'acteurs (mais sans chanter) dans les couloirs d'un hôpital, dont on peut ne pas être fan, même s'ils existent, ils existent.



Paraît-il qu'on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde, enfin c'est Desproges qui disait ça. Jarvis Cocker du groupe anglais Pulp a l'air de suivre cette philosophie et a des amis qui ont un grand sens de l'humour, puisqu'il propose avec "Bad Cover Version" une belle conclusion à cet article, avec un medley des plus grandes voix anglaises... via leurs sosies. Histoire de dire qu'au delà de l'événementiel, il ne faut pas oublier la raison de ces chansons (c'est beau non ?).

Commentaires battus
Posté par
Lord_Jago le 12.05.2008 à 00:08 [#1]
Font chier ces gens dans la misère ! Voilà ce qu'on doit endurer à cause d'eux...
Posté par
Lord_Jago le 12.05.2008 à 00:09 [#2]
Pas classeeeeeeeeeeee
Posté par
mbfcs2 le 12.05.2008 à 00:54 [#3]
du tout du tout du tout
Ajoutez votre prose ! (lâch t komm)
Nom :
E-mail (facultatif) :
Recopiez le prénom :
Votre commentaire :
      © nazejournal.com
            depuis le 10/04/2000. Déjà. Eh oui
                                        nazejournal.com, hop.
et aussi | liens | à propos | photos | le coin perso | TP131OnTheWeb