Le deuxième album est toujours le plus casse-gueule, enfin quand on arrive à en faire un deuxième, évidemment. Puisqu'il a fallu trouver un thème,
A Weekend In The City abordera à sa manière la vie en ville, avec un son urbain. C'est bien un truc de marketing ça,
un son urbain, parce que pour moi ça ne signifie à la rigueur que des klaxons et des bruits de pots d'échappement. Le premier album et son single phare
Banquet avaient placé les quatre membres de Bloc Party comme des producteurs de bons singles pop-rock avec son lot de batterie et de riffs marquants. Le premier single du nouvel album,
The Prayer, est donc assez déconcertant avec un rythme décousu, des choeurs proches de gargarismes et un refrain
terriblement efficace.
L'album pourra dans ses sonorités déconcerter les fans de
Silent Alarm, avec des titres plus poussés, plus recherchés sans doute aussi. On attaque pourtant avec un titre qui met directement dans l'ambiance, un
Song For Clay (Disappear Here) vraiment prenant au refrain que je n'hésiterais pas à qualifier de magique, je suis comme ça.
Hunting For Witches reprend les bonnes vieilles méthodes pop-rock avec une ligne de guitare et des accords plaqués sur le refrain, avant d'enchaîner sur
Waiting For The 7:18 qui monte progressivement, depuis les clochettes de Nowel jusqu'à la presque cacophonie choeur + guitare + batterie + re-voix + aspirateur, deux titres parfaitement réussis. Mention spéciale pour avoir réussi à placer le mot "Sudoku" dans une chanson.
Uniform prend la suite de
The Prayer, avec un début tranquillou et un changement de rythme en plein milieu pour retrouver des sonorités plus habituelles au groupe, avec des doublements de voix et une batterie plus présente.
On annonce l'autre face de
A Weekend In The City; on retrouve un rythme qui se rapproche du trip-hop sans l'atteindre, des cordes dans le refrain, sans oublier des paroles loin du
Baby Com'on et un chant impeccable de Kele Okereke, que l'on retrouve dans les aigus sur
Where Is Home ?, où l'on retrouve le côté péchu du groupe.
Kreuzberg reprend le style de la première partie de
Uniform, avec un son plus calme, beaucoup plus pop que le début de l'album. Ce sera d'ailleurs la couleur de toute la fin de
A Weekend In The City, avec des mélodies bien foutues, mais bien moins enlevées que celles auxquelles Bloc Party nous a habituées.
Sunday,
SRXT, et le second single
I Still Remember (une bien belle erreur si on m'avait demandé mon avis concernant le choix du single, mais comme on l'a pas fait, c'est tant pis) suivent donc cette voie, comme pour mimer la fin du weekend, le titre pop limite mielleux (enfin sans atteindre The Feeling quand même, y a une limite à tout) du dimanche soir (le premier qui me dit que le dimanche soir c'est pas possible parce qu'il y a Stade 2...).
A Weekend In The City se termine donc calmement, avec le sentiment d'un album réussi, qui montre que Bloc Party a su évoluer pour proposer autre chose que leur premier album sans pour autant tout changer. Une première partie qui plaira aux fans de
Silent Alarm, une seconde qui les effrayera sans doute, et qui pourtant montre l'étendue des possibilité de nos amis - décidement ! - de l'Essex (drugs and rock'n'roll. ha ha).
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