spanish democracy ?
Libertad donc, des Velvet Revolver. Il faudrait être aveugle pour ne pas y
déceler un clin d'oeil supplémentaire à leur ancien chef de troupe, qui prépare
depuis de nombreuses années l'album
Chinese Democracy, dont des démos
parviennent au compte goutte depuis quelques mois, et qui devrait enfin
débouler dans les bacs cette année, les Guns étant déjà en tournée mondiale.
Contraband était ennuyeux comme une recette de Robuchon,
Libertad regorge
de subtilités guitaristiques qu'on n'esperait plus de la part d'un Slash dont
la flamme semblait pour le moins éteinte depuis son premier album avec
le snakepit.
Dès la première balle,
Let It Roll, on sent que le groupe a décidé de faire
parler la poudre. Un titre parfait pour ouvrir l'album, ça tombe bien, c'est le
premier. Scott Weiland, ex-chanteur des Stone Temple Pilots, chante même
de façon moins linéaire, un exploit.
S'enchaînent
She Mine qui ne fait pas baisser la pression, suivi d'un
Get Out
The Door tailladé de riffs Slashesques pur jus. Weiland se rêve en Axl Rose
à la fin du morceau ce qui est à la fois amusant et excitant.
She Builds
Quick Machine, à la rythmique quasi pachydermique (Matt Sorum martyrise
toujours autant ses fûts), le premier single, un brin moins convainquant
(refrain loupé) laisse la place à
The Last Fight, un titre très inspiré Beatles,
donc difficilement attaquable. Aerosmith fait bien mieux dans le genre,
mais n'est pas Steven Tyler qui veut.
Pills, Demons & Etc., le morceau suivant, assez creux, qualibré radios US,
ne décollera jamais.
American Man est d'un autre niveau, malgré des lyrics
assez navrants (on a l'habitude avec Weiland), Slash maelstromise le tout
et ajoute une dimension dramatique bienvenue en un solo bien senti.
s'ensuit un excellent
Mary Mary aux relents Alice In Chainesques qui
fera meme se trémousser La Boule du Fort Boyard.
Just Sixteen ne relache pas la pression et fait place à la ballade sirupeuse
Can't Get It Out Of My Head, que c'est super triste quand une nana vous
quitte pour un autre mec mais qu'on peut point l'oublier, la radasse.
Assez miraculeusement le titre fonctionne plutot bien et on s'imagine
aisément en train de piétiner les délicieux pieds de Keira Knightley en
tentant le slow du camping de Noeux-les-mines (mais ira-t-elle seulement
un jour, cela reste pour le moins incertain, pas grave,
je sais meme pas où c'est). Le solo final est assez bien senti.
For A Brother est plutot lui aussi réussi,
Spay anecdotique, quasi ennuyeux
même,
Gravedancer se révelant quant à lui etre une autre traditionnelle
ballade mielleuse qui plaira à quelques boutonneuses en mal d'affection
vaginal. Je passerai sous silence le titre caché, par respect pour le reste
de l'album. Il servira surtout à caser le mot à la mode outre atlantique "whatever".
Au final,
Libertad, dont les ventes commencent assez mal aux US, s'avère
bien meilleur que son prédécesseur, et montre que Slash & co peuvent,
s'ils s'en donnent un peu la peine, continuer à faire de la musique rock
très correcte. Bien sur, aucun des titres de cette galette n'égale la moindre
démo du prochain Guns N'Roses, mais les deux groupes ne jouent pas dans la meme cour.
Whatever.
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