Je suis un rebelle de la société de consommation




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La saga des grands clips
Più Bella Cosa
de Eros Ramazzotti
Piu Bella Cosa, c'est un peu la course vers l'amour mise en image. Ce sont toutes les couleurs de l'Italie, du bel éphèbe à la bicyclette. C'est un instant magique, un hommage à Sylvain Augier, un exemple imparable de l'Amour, c'est beau, tout simplement.

Dans ce clip, Eros Ramazzotti, la grande star de la chanson italienne qui n'a déjà plus grand chose à prouver - pour preuve, ses clips passent sur M6 -, se trouve en plein désert. Coup de pot, notre jeune ami a trouvé sur sa route une petite baraque de pierre, enfin ce qu'il en reste. Juste assez pour se prendre la tête à deux mains et chanter à tue-tête sans risquer de voir débarquer les voisins. Seulement, ce qui est fort avec Eros, c'est qu'on le voit, en même temps qu'il chante, parcourir les routes du coin, pas si paumé que ça finalement puisqu'il y a, comme par hasard, une boîte aux lettres. On se demande bien ce que vient faire une boîte aux lettres en plein dans le désert, surtout sans cadenas. Je veux dire, c'est quand même pas très sécurisant si on se fait livrer un CD ou un truc comme ça, tout le monde peut venir le récupérer, c'est pas très bien foutu comme système. Mais passons.

Eros, qui semble connaître le coin comme sa poche de baggy, a bien compris le système : après qu'on ait vu une main déposer surbrepticement [1] une enveloppe, il arrive, à velo, chemise hors du pantalon, un peu fatigué mais pas trop comme les vrais champions de vélo, à la boîte aux lettres. Comme ça, comme une fleur, sans plan, à toute berzingue, genre T'as vu moi je connais le coin quoi. Evidemment, il y trouve l'enveloppe que personne n'a encore prise (ce qui aurait été dommage pour la suite du clip, faut dire), et paraît étonné d'y trouver quelque chose. Un sacré coup de bol cette affaire.


Le facteur n'est pas passé, il passera dans cinq minutes.
Alors évidemment, Eros ne va pas s'arrêter en si bon chemin, d'autant plus qu'il a encore facilement deux couplets à chanter dans sa maison de briques (dans laquelle son sosie est donc resté). Il ouvre l'enveloppe, alors que finalement y a même pas son nom dessus. Il s'emmerde pas, déjà qu'il ouvre une boîte à lettres qui n'est même pas à lui, il ouvre le courrier. Bah vas-y. Bref, c'est pas comme dans la vraie vie : ni facture EDF, ni rappel d'un crédit, non, Eros y trouve un bout de photo d'une fille, d'un coin de l'oeil. Et comme Eros n'est pas né de la dernière pluie, il pense de suite à regarder au dos de la photo... Et là, magie, il est écrit Merde à celui qui lira Alta Vista. Ni une, ni deux, ni franchement trois, Eros referme la boîte (parce que c'est un garçon bien élevé) et renfouche son vélo, à coup sûr à la recherche d'une borne Internet, ce qui n'est pas monnaie courante dans le coin, faut l'avouer. D'une démarche à peine hésitante, il se dirige vers l'horizon.

Enfin pas tout à fait : Eros doit vraiment s'ennuyer le dimanche, ce qui fait qu'il connait ces routes désertiques par coeur. Du coup, là on voyait une publicité déguisée pour un des 100 meilleurs moteurs de recherche du Monde, Eros, lui, a immédiatement percuté. Il se dirige donc vers un panneau desaffecté, estampillé Alta Vista. Et là, sans plus se poser de questions, il va à l'arrière de la tôle, et décroche un autre bout de photo, accroché classieusement à l'aide d'un chewing-gum et absolument impossible à voir pour le quidam. Mais Eros, on la lui fait pas ! Il s'empare donc du papier, et, le malin, il le retourne pour lire le message inscrit au dos : Gas. On remarquera que le papier n'a plus aucune marque du chewing-gum, c'est la preuve que même en pleine action, Eros fait les choses bien et proprement. Les raffineries se faisant plutôt rares dans le coin et Eros ne se sentant pas nécessairement ballonné, il va falloir chercher plus loin.


Le désert est trop sale, il s'agit de le déplacer de quelques mètres.
Et pour ne pas être trop embêté par ce fardeau qu'est le vélo, Eros nous livre là un des plus beaux moments que les clips nous aient permis de voir. Il rend à lui seul crédible toute l'histoire des clips, nous ferait presque pardonner à l'histoire les vieux clips verts fluos mal fichus des années 70-80. Il prend son vélo à deux mains, et d'une force surhumaine le balance à travers le désert, quelque part au fond de nulle part. Ouais, c'est ça ! Loin, et haut ! Le vélo prend alors une amplitude démentielle, quelque chose comme un mètre cinquante. L'effet est alors terrible, puisqu'on voit l'engin fendre le ciel gris-bleu dans un élan de force; toute la rage de l'Homme - avec un grand H - se fait ressentir dans ce jet. Le vélo atterit, rebondit mollement, soulève un peu de terre et surtout rend à Eros sa liberté. Du coup, il court sur la route, et c'est magique, il arrête un pick-up. Un pick-up qui passait par là, qui sort lui aussi de nulle part, qui n'est même pas étonné de voir un mec courir sous ses roues. Eros marchande deux secondes, et monte à l'arrière parce qu'evidemment le pick-up, aussi pourri soit-il, va exactement où Eros veut aller. Un saut classieux, deux petites tapes sur le toit et les voilà tous partis vers l'horizon. A vrai dire, à part l'horizon, y a pas grand chose à aller voir dans le coin.

Arrivés à la station d'essence poussièreuse, Eros descend aussi joliment qu'il avait assuré sa montée dans le pick-up. Un station où doit forcément passer trois voitures par semaine, mais t'inquiète, tu peux être sûr que Eros la connaît. Le pick-up repart, sans même faire le plein (on pense bien qu'il doit y avoir un BP pas loin et moins cher) tandis qu'Eros s'approche de la Boutique Total, qui dans le clip ressemble à un saloon, couleur locale oblige. Et même si, au second plan, une petite maison un peu trop récente vient trahir l'ambiance, on ne perd rien du classique et cliché petit vieux sur son fauteuil devant la boutique : Eros vient y cueillir, sur son chapeau, la troisième pièce de son puzzle. C'est pour le moment 100% de réussite pour lui, un coup à tenter sa chance avec Sylain Augier, même si on doit avouer que les activités ne sont pas super nombreuses dans le coin, à part scruter l'horizon bien entendu.


Piu bello camion.
Derrière le bout de photo représentant la bouche de la jeune demoiselle, un massacre de vache, un logo en forme de squelette de vache, bref, un truc qui nous ferait tous penser au Buffalo Grill (qui, au passage, est quand même un nom sacrément bien trouvé. Ils ont du chercher longtemps, tiens). Du coup, Eros, ça le fait refléchir, plutôt une fois que deux, et nous gratifie pour la peine d'une de ses moues inimittables, d'un air de dire 'tain elles sont faciles les énigmes aujourd'hui. Et comme c'est vraiment son jour de chance, c'est pas un Modus qui passe par là, mais tout simplement un camion. Un vrai, un gros, un truc qui n'a aucune raison de passer dans le coin sauf ramasser des mecs en costard à la recherche d'un puzzle. En plus, le camion s'arrête à un stop, au cas où la priorité à droite et la visibilité pleine d'horizon ne suffirait pas.

Les routiers sont sympas, c'est bien connu. Alors du coup, le camion, qui n'a même pas cherché à s'arrêter au stop, roule au pas pour permettre à Eros de s'accrocher pour monter sur l'engin. D'une course effrénée le long du bahut, Eros utilise ses qualités physiques inégalables pour monter sans plus de difficulté (et sans demander l'avis du camionneur. J'en connais qui les dégagent vite fait les clendestins). Eros s'intalle donc sur le camion, allongé en haut, collé à la paroi au cas où les gars de la DDE du désert auraient eu la bonne idée de mettre un pont, comme ça, pour rien, pour utiliser les impôts. La route est meilleure, elle est goudronnée, et pendant que le sosie d'Eros tend de plus en plus les bras au ciel, il repasse pour la troisième fois devant le porche. Ca doit être un signe ça, enfin dans n'importe quel série américaine à suspense, c'est sur que ç'en serait un.


Magnifiquement orientée,
cette cascade est d'une classe imparable.

Et puis un peu plus loin, c'est le deuxième gros moment du clip : la chute du camion. Redescendu sur le côté, Eros prend bien le temps de choisir l'endroit où il souhaite effectuer sa cascade. Il lâche donc les sangles du camion, qui roule à pleine allure, n'en doutons pas, et après quelques pas de rétablissement, il se laisse rouler tel un Fabrice Fiorèse en grande forme dans les deux trois touffes d'herbes qu'il avait remarqué depuis trois kilomètres déjà (normal, l'horizon est dégagé). Et comme Eros est vraiment LE gros gagnant de la Vie, il a réussi à tomber juste sous le panneau fabriqué avec le squelette de vache. Alors ça, c'est un Thierry Hazard de feu, ça. Je peux te dire qu'Eros sent plus ses douleurs, d'ailleurs elles ne doivent pas être si graves puisque son smoking n'a pas pris une claque durant tout son périple. Il passe donc sous le portique à toutes enjambées, direction... l'horizon, sur une grande route pleine de rien, sans point de mire. Il ne sait pas où il y va, mais une chose est sûre, il y va.

Et un peu comme Jack Bauer dans la série 24, après quelques heures de course, tant de pression et d'épreuves physiques, Eros n'a pas l'ombre d'une crampe, pas un bleu, pas même une petite envie de pipi. Du coup, trois kilomètres de course, ça fait pas peur à notre héros qui, au bout de son effort, se trouve face à une grande affiche, la reproduction grand format de la photo dont il a reconstitué l'image au fur et à mesure de son aventure. Bien sûr, un 4 par 3 en plein désert, qu'Eros ne voit pas venir et qu'il découvre au dernier moment, c'est même plus David Copperfield qui a fait le coup, c'est au moins Dany Lary. Et évidemment, Eros se retourne, et là, découvre la jeune demoiselle de la photo en vrai, l'attendant, comme dans un rêve. Elle qui devait être à depuis le début de la journée, pas un poil de fatigue non plus, et pourtant je mettrais pas grand chose sur le fait qu'elle doit même pas avoir la télé dans sa cahute.


Le sourire du vainqueur,
y a que ça de vrai.
Mais pas de souci pour Eros, en un coup d'oeil furtif et un sourire à faire fondre du chocolat, il convainc la jeune femme de se ruer dans ses bras. Un baiser digne des plus grands films italiens. Pas un pet' de sueur, Eros est le héros, celui qui gagne à la fin. Grâce à un subtil mélange de cascades, de courses sans fin, de décors pleins de désert, de gros plan sur des guitares, de mains levés au ciel et surtout de regards de braise, Eros est passé en trois minutes trente du statut de chanteur bon à polluer les matinales de M6 à un vrai lover respectable. Une bien belle preuve que l'amour c'est bien plus qu'une chanson de Céline Dion.
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Notes du bas de la page (ou un peu avant)
[1] Je pensais pas pouvoir le caser un jour, celui-là, tiens.
Commentaires battus
Posté par
innocent le 15.10.2005 à 00:00 [#1]
oui mais non, les nuits de M6 c'est fini.

(ok y'a le magnetoscope d'accord)

Posté par
mbfcs2 le 15.10.2005 à 00:00 [#2]
Maintenant, les gens qui passent en concert sur M6, je les vois en vrai.
Posté par
innocent le 15.10.2005 à 00:00 [#3]
je vois bien une super conversation dans le train :

-ah mais j'ai un ami pour la vie que je veux pas voir (enfin pas plus d'une demie-journée), il vous aime bien, d'ailleurs il a pas écouté votre album de cette année qu'il a pourtant acheté.

-



mbfcs2.com, le webzine de la nouvelle chanson française.



Les plus grands y sont passés (ou on eut la chance de croiser le webmestre en vrai) : Gérald G, Mathieu B, et maintenant ludovic d

Posté par
mbfcs2 le 15.10.2005 à 00:00 [#4]
Puisqu'on a cassé le sujet, je dois dire que j'ai pensé à des trucs comme ça (comme apparement personne n'a reconnu Mathieu B., sauf peut-être le contrôleur).



Genre "je pourrais vous poser des questions pour le NazeJournal : il est sympa Nagui ? C'est quoi ce pantalon ?"...



Et j'ai aussi pensé à "moi je vous aime bien, mais j'ai pas de vos albums. Par contre je vous ai vu sur Canal +, j'ai enregistré quelques titres et je les ai passé à un pote qui a votre CD. Il vous aime beaucoup, et votre dernier CD aussi, même s'il l'a pas écouté. Moi aussi je vous aime bien, j'aime bien Ondulé et votre dernier Album, Michel, que j'ai vu à la Fnac [on notera qu'entre temps y a rien]. Ah si : je vous ai aussi vu la nuit sur M6, chanter pour votre CD avec une date là, et les pieds nus. Tiens, vous avez retrouvé vos chaussures ?".



Sinon, info : Mathieu B., il perd ses cheveux sur le dessus.

Posté par
innocent le 15.10.2005 à 00:00 [#5]
> "Sinon, info : Mathieu B., il perd ses cheveux sur le dessus."



mbfcs2.com, le webzine annexe de closer :D

Posté par
innocent le 15.10.2005 à 00:00 [#6]
(sinon impecc' les questions pour le NazeJournal, dommage!)
Posté par
mbfcs2 le 15.10.2005 à 00:00 [#7]
Pour l'avoir vu, pas sur que Mathieu B. aurait apprecié.
Posté par
innocent le 16.10.2005 à 00:00 [#8]
Je suis pas sûr de vouloir en savoir plus.
Posté par
mbfcs2 le 16.10.2005 à 00:00 [#9]
Bah j'en sais pas beaucoup plus, non plus.
Posté par
innocent le 16.10.2005 à 00:00 [#10]
mbfcs2.com, le webzine qui en sait pas plus.
Posté par
mbfcs2 le 16.10.2005 à 00:00 [#11]
Alors voilà :

Mathieu Boogaerts a la même tête qu'à la télé, c'est-à-dire qu'il se coiffe vraiment pas, et surtout il fait pas exprès d'enlever ses cheveux à l'arrière de son crâne.

Il s'habille avec des pantalons amples, pas jogging mais vachemet souples ;

il porte des t-shirts bleu-Edf le samedi, en harmonie avec son pantalon ; il met son ticket SNCF dans son sac en toile de sac de pomme de terre, et surtout, il est comme tout le monde, il a un peu de bide (et musique).



mbfcs2.com, le webzine qui vous dit tout.

Posté par
innocent le 17.10.2005 à 00:00 [#12]
Tout le contraire d'Eros R donc.
Ajoutez votre prose ! (lâch t komm)
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