Comme la Shakira ukrainienne avait gagné en 2004, c'est donc à Kiev que se sont déroulées les hostilités. 24 pays, dont 10 qualifiés directement comme les 10 meilleurs de 2004, 10 autres qualifiés après être passés par les demi-finales et les 4 pays fondateurs, mais aussi les plus riches et donc obligatoirement là : le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Allemagne et la France. Ce sont d'ailleurs, au final, les 4 derniers de ce classement 2005. La France termine en effet avant-dernière avec Ortal et sa chanson
Chacun Pense A Soi... Manifestement, c'était assez prémonitoire comme titre.
Passons donc sur les points donnés entre amis, les états Baltes entre eux, les Grecs avec les Chypriotes, les pays Scandinaves aussi. Parce que n'obtenir de points que d'Andorre ou d'Albanie (ou la reception devait être mauvaise) est sans doute
Nouveauté 2005 : les Suissesses d'Europe de l'est.
synonyme d'un mauvais choix, sans avoir à compter sur les Belges ou les Suisses. Les Suisses qui ont du lire la chronique de l'année dernière puisqu'ils avaient engagé des Estoniennes qui leur permettent de figurer dans les 10 meilleurs. Cette année, la tendance de 2004 se confirme, avec une chanson grecque (mais en anglais, faut pas déconner) vainqueur sur des airs de Shakira, encore. Bref, un truc qui pourrait bien marcher sur NRJ, bien formaté Eurovision, comme il faut. Une des premières constatations est de voir que même si les chansons sont limitées en temps, trois minutes c'est largement assez pour repeter une bonne quinzaine de fois le refrain, ou tout du moins son titre. Ensuite, pour affiner notre tentative [
1] de définition de l'Eurovision,
on pourra noter que si les candidats de chaque pays changent souvent de style d'année en année, c'est surtout pour changer de nation. Si l'année dernière les David et Jonathan, habillés en blanc dans un mauvais remake d'Extrême étaient néerlandais, ils étaient cette année Lettons avec une chorégraphie à faire palir Kamel Ouali.
Cette édition 2005 aura donc été marquée par les belles chorégraphies, que ce soit le truc posé sur le rythme et pour lequel il faut compter dans sa tête les pas, ou bien pour les hochements de tête de rockeurs. Car si on écarte les slows classiques chantés par des pseudos castafiores Maltaises ou des jeunes filles en fleurs Israéliennes, les collectifs un peu trop accros aux Poubelles Boys ou les enièmes copies d'ABBA parce que, oui, ABBA a gagné donc moi je refais du ABBA pour gagner, aujourd'hui, c'est le rock qui débarque. Alors bon, évidemment, c'est pas du rock qui casse des guitares, c'est du rock qui se lave les cheveux avant de monter sur scène. Mais il faut qu'on y croit; c'est l'Eurovision quand même. Alors on secoue sa tête, on mange ses cheveux, on saute sur un break de batterie. Et grâce aux règles fraîchement installées, plus besoin de hurler des slogans en Moldave, on peut le faire en Anglais,
Baby Touch Me Touch Me Oh Yeah (oui parce qu'encore faut-il parler anglais).
"Toi et moi c'est les oiseaux, c'est le bonheur au printemps des fleurs"
Mais que serait vraiment cette grande soirée sans nos amis du jury ? Enfin, jury est un bien grand mot, puisque ce ne sont là que des animateurs qui donnent les résultats des votes par pays. Mais tout y est : l'ambiance, le décor, tout est fait pour que l'on ressente l'intérieur de chaque pays. Pour dynamiser un peu l'affaire, j'irai presque jusqu'à dire que c'est un vrai reflet du monde démocratique ! Mais je m'emballe, en fait. Néanmoins, on peut voir que la France présente une Marie Myriam adossée à la Tour Eiffel, si c'est pas un signe de nation qui bouge pas ça. Côté Anglais, on a déjà sorti la bière (décalage horaire sans doute); les nouvelles républiques de Moldavie, de Slovénie... ont opté pour le pont illuminé sur le joli fleuve en fond, comme c'est beau. L'Albanie a sorti son derrick, costume marron, ton austère et phrases en Français (*bravo*). Tout ça pour, au final, laisser la France de côté, et offrir à la Grèce un premier titre de championne d'Europe de la chanson. Vu comme ça, ça pète comme titre.
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