Ca m'arrive d'être intelligent, parfois




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Les vignettes Panini - Page 02
L'album c'est important
Action, évolution et deuxième division
C'est bien beau d'acheter des paquets de stars de Téléfoot, encore faut il pouvoir les coller quelque part. Et avant de les afficher sur les cartables ou sur les classeurs remplis d'additions et de passé simple, avant même de les échanger avec le pote fait pour l'occasion, il nous faut l'album. Le voilà, le déclancheur du phénomène : Zidane c'est la 214, je veux la 214 ; Dewilder c'est la 322 ? Je veux la 214.

L'album vide doit susciter l'envie du petit collectionneur (ou du grand d'ailleurs, puisque celui-ci achetant toujours des Panini sera toujours sensible aux joies du marketing). Il doit voir que là vient se positionner la vignette que tout le monde va vouloir ; que "Oui", ce joueur qui a depuis signé en Turquie via un passage en D3 Allemande est toujours à la Berrichonne de Châteauroux. Il doit voir que "Oui", il y a la place pour l'écusson qui brille et qu'il faudra vite avoir pour mettre les suivants sur son lit (et avoir une possibilité d'échange accrue... Attends, un écusson brillant ça se marchande super bien). Il doit savoir que les entraîneurs ont refait leur apparition en cette année 2006 (c'est vrai, on peut plus suivre les joueurs, alors autant mettre les entraîneurs). Enfin, il doit savoir les trous à remplir qu'il y aura sur son nouveau poster.

Et puis un album, c'est une ambiance, et ça devient vite un objet bien personnel, avec ses pliures, ses pages cornées, ses vignettes définitivement mal collées. Un album, c'est un Bruno Genésio courant au milieu de rectangles encore vides, tout juste marqués d'un numéro et d'un nom, dans l'attente d'une photo ratée ou d'un sourire en biais. Mais c'est aussi des stats arrêtés trois mois avant la sortie, et c'est souvent la seule occasion de connaître le parcours de ce maudit défenseur Auxerrois à la moustache impossible.


Les carrés gris sur fond vanille, plus jamais ça. Laval et Toulon en Ligue 1, on a pas revu ça non plus.

L'esthétique des albums a bien evolué au fil des années, puisqu'on est passé des simples pages avec de beaux cadres jaunes aux dégradés photoshop avec l'image de la star du club en fond, cette star qui, bien sûr, va partir dans un autre club deux semaines après la sortie de l'album. La fin des années 80 nous a également offert son lot de bonshommes en bois, limite personnages de synthèse avant-gardistes, mais aussi de plans bien unis bleu qui laissnet franchement à désirer. Les années 90 laissent la place à plus de tons neutres, de jolies plages de gris qui va bien avec la tristesse des Caen-Martigues. Aujourd'hui, on sent que la PAO a fait du chemin : ça part de tous les côtés, y a de l'utilisation de calques en veux-tu en voilà, des jeux d'ombres, des effets graphiques, bref, on se croirait chez Patrck Sébastien.

Mais un album Panini ne peut pas se limiter à de jolis graphiques, de belles stats et des pages assez grandes pour y coller trois Cantona. Il faut de la valeur ajoutée au produit, et pour cela, on a pensé à des pages bonus pour faire rêver le jeune qui pourrait être lassé de n'avoir que des Sedanais. Championnats étrangers, équipe de France, tout y passe, et en particulier lors des années de Coupe du Monde ou de Championnat d'Europe. On y va de la petite retrospective, et ça fera toujours plaisir au père de voir que son fils se bat encore pour obtenir la vignette de Platoche (même rééditée avec un faux effet Sépia que même Paint fait mieux, tu vois).


Les points Footistico, aussi bien collés que les vignettes dans l'album.
Tout album Panini qui se respecte doit faire la part belle à la Ligue 2 (ou Division 2 pour ceux qui ont tendance à penser que c'était mieux avant), qui, faut-il le rappeller, jouit également d'un statut professionnel. Mais bon, déjà qu'on connaît pas tous les joueurs de Ligue 1, il s'agirait pas de nous montrer le portrait de tous ceux de Ligue 2... et puis ça évite également que l'album ne fasse 200 pages, c'est à des gosses qu'on prend l'argent, pas à un millionnaire. Alors oui, plusieurs tentatives ont été réalisées dans les années 90 pour mettre quatre jolis visages sur une seule vignette, mais on est bien loin du concept éclatant de l'époque de la Ligue 2 en deux groupes et cette page avec ses 50 logos brillants. C'était la page bien lourde à la fin de la collection, impossible à rendre propre puisque les images ne sont pas forcément toutes bien découpées, mais ça brillait de tous les côtés, c'était majestueux. Aujourd'hui, et c'est sans doute la solution la plus simple, on a le droit à l'ecusson du club (ce qui nous rend fou avant de comprendre que ce n'est que de la Ligue 2) et la photo de l'équipe sur deux vignettes. Signalons d'ailleurs que Panini a réalisé de gros progrès de ce côté-là, puisqu'il n'était pas rare auparavant d'avoir des mecs qui se dédoublent au milieu de l'image.

Le top du top dans l'album reste quand même l'incontournable poster, aussi inutile qu'inespéré. Foot 92 va jusqu'à nous offrir un A2 de l'équipe de France version Bruno Martini sans les têtes à compléter... et inutile de dire que la tête de Bernard Casinu Casoni se marchandait plutôt pas mal dans les cours de récré. Mais dans la plupart des cas, nous avons le droit à un poster avec les écussons des clubs, ou bien un poster... sans rien, comme pour nous présenter la Coupe du Monde 1994. De préférence, le poster est muni d'emplacements déterminés par des lettres, histoire de faire du poster une espèce de collection à part, un truc à faire, à finir, le fin du fin. Et puis sur le mur, le poster avec des trous c'est moyen.


Mais KiKiDonc ?
Dans la recherche de la démarche Marketing à tout va, Panini a lancé au début des années 2000 un système de points : chaque ecusson, donc chaque paquet, donnait droit à un point "Footistico" à découper sur le papier de la vignette (la partie qui colle pas, j'espère que vous aviez compris). En fonction du nombre de points collectés, on avait le droit à une planche de maillots (pour customiser nos vignettes en mettant aux joueurs transférés au cours de l'année leurs nouveaux maillots), et puis, pour les fans assidus, des ballons, des maillots, des jeux Guy Roux Manager... Une tactique simple consistait à ne commander que des vignettes autocollantes pour pouvoir collecter pour franchement pas grand chose les points, mais bien dur de se fader les points suffisants pour choper le ballon. L'opération a été abandonnée depuis, mais Panini a de quoi fidéliser sa clientèle avec sa filiale World Foot Center et surtout ses multiples produits dérivés de football, sans oublier les éditions collector des albums.

Alors forcément, au fil des ans, l'album Panini est devenu plus branché que ringard, et tout le monde se vente d'en avoir fait un au moins. C'est donc normalement que des stars comme Papin (lors de son départ au Milan AC) ou encore Platini pour les 30 ans des albums y vont de leur préface ("Amis du ballon rond"...). Et attention, la méga classe, l'album 2003 nous réserve les conseils avisés d'un Philippe Mexès encore auxerrois (Comment dribbler, Comment ne pas respecter un contrat, Comment prendre six matchs, Comment avoir une coupe impeccable, Comment ne pas rester en équipe de France et se faire remplacer par Gaël Givet...). Un cahier central spécial histoire de marquer le coup, et de montrer aux enfants que quand ils seront plus grands, eux aussi pourront être fiers de leur album.


Alors s'il y a un super poster, on est tranquille.
Mais comment finir sans parler du début ? Toute l'ambiance de l'album ne saurait être trahie par sa couuverture... Après avoir longtemps joué la carte du bonhomme dessiné augmenté de quelques vignettes des stars de la Division 1, les années 90 furent celles des actions : un Nicolas Ouedec percutant, un Titi Camara qui réalise un crochet sur des defenseurs Havrais dans le vent, un David Ginola virevoltant... Bref, autant d'images qui, qu'on le veuille ou non, ont marqué la Division 1 des années 90. Des images qui ont disparues pour ces années 2000, ou plutôt qui ont été transformées, pour laisser la place à une vraie collection qui fonctionne sous forme de suite, c'est-à-dire avec des logos identiques, des couvertures pas loin de subir le même sort, mis à part cette dernière édition 2006, faisant honneur à une bonne trentaine de joueurs de Ligue 1 par l'intermédiaire de leur visage. Une bonne manière de célébrer les 30 ans des albums de Foot, avec justement une retrospective des différentes collections, le retour des entraîneurs donc, mais aussi l'équipe de France pour une fois pas totalement improbable (ils n'ont pas osé mettre Letizi dans les buts) et même une petite place pour le foot féminin. De quoi faire honneur à tous les enfants qui ont claqué un fric monstre pour trois autocollants aujourd'hui partis à la benne.


Non, rien.
Commentaires battus
Posté par
soupul le 20.03.2006 à 00:00 [#1]
on dirait qu'il te manque Jean Marc Miton à Laval, contacte moi si tu veux pour des échanges. A+
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