Et parce que M6 s'intéresse bien plus à la vie de la
nouvelle française Amel Bent, je prends le temps de vous rappeler, je suis sympa, que Biffy Clyro est un groupe ecossais, composé de Simon Neil (le monsieur qui chante) et des frères Ben (le monsieur qui tape et chantonne en fond) et James (le monsieur qui joue du truc à cordes) Johnston.
Puzzle est leur quatrième album, après
Blackened Sky en 2002,
The Vertigo Of Bliss en 2003 et
Infinity Land en 2004. Leurs chansons y sont un mélange de rock, de riffs qui restent en tête, de changements de rythmes, et de contre-temps, s'étalant souvent sur 5 ou 6 minutes.
Et pour le coup,
Puzzle laisse tomber tous ces labyrinthes musicaux, pour proposer 13 titres bien plus classiques dans leur découpage. Heureusement, si Biffy Clyro a raccourci ses compositions, on retrouve toujours cette touche spéciale, ces mélodies efficaces et la voix de Simon Neil qui donne quand même cette couleur si spécifique aux chansons du groupe.
L'album s'ouvre sur
Living Is A Problem Because Everything Dies, un titre rock épique, avec des violons et des choeurs par-dessus les guitares, ou le contraire d'ailleurs. L'intro, certes très épurée à base d'impacts de cordes (c'est la traduction d'
orchestra hits, j'y peux rien), laisse penser que l'album suit la ligne tracée par ses prédecesseurs, impression confirmée par les paroles et la voix presque hargneuse. Et puis vient
Saturday Superhouse, et alors là youpi, c'est des riffs de guitare, c'est la joie. C'est certes plus classique comme morceau, loin de la composition des titres habituels de Biffy Clyro, mais tout aussi jouissif, oh ! oui. Hum. Ce titre, c'est le soleil dans ta maison, mec.
D'une manière générale, tous les titres de
Puzzle quittent le sac de noeud musical (pas détestable pour autant) pour des chansons beaucoup plus simples, beaucoup plus classiques, avec le refrain et les couplets qui vont bien autour, mais toujours la touche de Biffy. On y croise des morceaux calmes et dépouillés (le final
Machines à chanter autour du feu si vous avez une guitare et un violoncelle pas loin), des chansons à connotation pop - sans que ce soit gnian-gnian, faut pas pousser (
Love Has A Diameter,
Folding Stars voire
As Dust Dances, au final plus énervé que les deux précédents), et des titres dont les refrains font rien qu'à vous embêter toute la journée dans la tête après une seule écoute, comme sur
Who's Got A Match ?.
Et parmi tous ces titres, on retrouve des morceaux empreints du style habituel du groupe, plus rock, aux voix doublées, aux refrains répétés et à la guitare en avant. L'exemple le plus frappant est sans doute
Get Fucked Stud, un couplet presque classique avant un enchainement couplet rapide / refrain en choeur.
The Conversation Is...,
A Whole Child Ago,
Now I'M Everyone et le premier single
Semi-Mental suivent le même chemin, un son rock poussé par plus ou moins de guitare, mais qui fait la part belle aux longs breaks instrumentaux, avec redoublements de rythmes et reprise de voix en choeur. Quant à
9/15th, on entre vraiment dans ce que sait faire Biffy Clyro de plus inattendu, avec une phrase répétée sans fin, reprise par un choeur de plus en plus présent, qui ferait presque penser à une chanson de marche en avant, de fronde, de revendication, quelque chose entre Vangelis et une manif de la CGT avec des violons.
Alors oui, bon, on peut être un peu déçu dans un premier temps par le fait de voir les compositions de Biffy Clyro se rapprocher des formats habituels, plus courts, plus simples. Mais à y regarder, et surtout écouter de plus près, on y retrouve tous les ingrédients du son de Biffy Clyro, dont les paroles toujours aussi bien ficellées, et des mélodies efficaces et ces arrangements qui donnent cet indéniable plus à
Puzzle.
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